LE LYCEE ARAGO aux CHAMPIONNATS de FRANCE  d’ ESCALADE  du 03  au 05 juin 2024 !

Participants :  Ben Bouteilly/Alejandro Roa/Angelina BIGOT/ Joséphine Roles/ Romain DOUCET

         Encadrés par leurs professeurs : Mr Bruno CLOUET et Mme DIRIGOY.

Pour la 5ème fois dans l’histoire de l’AS ESCALADE, le lycée ARAGO, CHAMPION D’ACADEMIE, s’est qualifié pour les championnats de France et pour la deuxième fois, aussi, c’est à GEMOZAC, en Charentes-maritimes, que tout se passe…

Ce lundi matin 03 juin, c’est le cœur battant que les cinq élèves sélectionnés (2 grimpeurs/ 2 grimpeuses + 1 juge) arrivent au lycée, bagages en main pour s’installer dans le minibus affrété pour l’occasion.

Mr Clouet, leur professeur d’option les accompagne dans cette aventure avec une autre collègue, professeur d’EPS au lycée.

Ces 3 journées vont être bien remplies. Après la fatigue du déplacement, ce sont 10 épreuves qui attendent les compétiteurs !

A leur arrivée à Gémozac, une fois les formalités d’enregistrement effectuées, les élèves n’ont qu’une hâte : celle de découvrir enfin le mur sur lequel ils vont concourir dès le lendemain matin.

Il est impressionnant : beaucoup plus haut que celui auquel ils sont habitués, avec des profils variés, des modules inventifs, des prises originales et des parties très inclinées.

 C’est là que se disputeront les 6 VOIES DE DIFFICULTE  (de 5C à 8A), doublées et réparties sur l’ensemble de l’espace de grimpe ainsi que l’épreuve de VITESSE fixée sur 2 couloirs parallèles identiques avec capteur sensible au départ et à l’arrivée et assurage par enrouleur automatique.

 Fini l’amateurisme. On rentre réellement dans la cour des grands !

Pour l’épreuve de ‘’BLOC’’, une structure indépendante a été rapportée au milieu du gymnase.

 Elle présente 4 côtés grimpables avec des parcours plus courts (de 6 mouvements de bras environ, sans corde mais avec de gros tapis de réception) mais nécessitant des qualités explosives et/ou d’équilibre : 3 épreuves auront lieu sur cette structure.

 Les compétiteurs n’ont droit qu’à 5 essais pour réussir chaque BLOC ; il y a une prise intermédiaire qui rapporte quand-même des points si le TOP n’est pas atteint et stabilisé. Sachant que l’on perd 10% des points à chaque nouvelle tentative une bonne lecture préalable et une capacité à mémoriser les mouvements sont très utiles.

A chaque atelier, l’équipe de 4 compétiteurs dispose d’un temps limite pour réaliser sa voie ou son bloc : il faut donc s’organiser et choisir les ordres de passage. C’est le rôle du jeune COACH, Ben, qui est aussi compétiteur.

Des DEMONSTRATIONS, réalisées par les OUVREURS (créateurs) des voies sont disponibles sur le padlet que chaque élève peut télécharger sur son téléphone : il sera le fidèle compagnon de route tout au long de la compétition.

Puis tout le monde reprend la route pour se rendre sur le lieu d’hébergement qui se situe  au bord de l’estuaire, dans un magnifique camping arboré où des mobil-home ont été attribués aux différentes équipes participantes.

La restauration se fait dans la structure voisine et est d’excellente qualité.

Les élèves sont ravis de cette parenthèse nature bienvenue pour évacuer la tension qui  commence à monter.

En effet, la journée du mardi s’annonce chargée. Notre jeune JUGE, Romain, doit être sur place à 7h30 et l’équipe démarre à 8h15 : il y aura 3 épreuves le matin et 4 l’après-midi.

La difficulté est de bien gérer les temps d’ECHAUFFEMENT mais aussi les temps de REPOS.

Une ‘’GROTTE d’échauffement’’, un espace clos de faible hauteur totalement équipé de prises d’escalade, est mis à disposition des équipes selon un planning de ROTATIONS qui alterne échauffement/ attente en chambre d’appel / passage en compétition.

Le gymnase, pourtant spacieux, est vite envahi par les équipes qui établissent des petits ‘’camps regroupés’’ où on se motive, on s’encourage avant l’épreuve, on observe les autres grimper pour glaner des astuces utiles, ou bien on récupère de l’effort en cherchant un petit peu d’intimité, un casque musical sur les oreilles.

Difficile de ne pas se laisser prendre par le ‘’spectacle’’ et de rester bien concentré sur sa compétition.

C’est là, que l’entraîneur et l’élève/coach de l’équipe doivent être vigilants et performants.

La pause de midi est appréciable. Le repas est servi dans le gymnase voisin par des bénévoles souriants et déguisés, pour l’occasion, se déhanchant sur une playlist ensoleillée. Les Charentais ont le sens de l’accueil !

L’après-midi, la chaleur monte dans le gymnase et les pelouses extérieures ombragées sont les bienvenues pour relâcher les muscles endoloris et calmer les esprits échauffés.

Joies et déceptions s’enchaînent mais s’il faut apprendre de ses erreurs, il faut aussi aller de l’avant !

Si la journée est intense pour les grimpeurs, elle l’est aussi pour notre jeune JUGE qui est affecté à plusieurs ateliers où il est supervisé et évalué par un adulte officiel faisant partie de l’organisation. Les juges et les coachs auront également un test théorique, sous forme de QCM, à passer dans l’après-midi pour la validation de leur diplôme.

Le retour au calme du camping est très apprécié.

Après le repas, les compétiteurs ont droit à un moment de détente sur la plage clôturé  par un splendide coucher de soleil.

Mais il faut rester concentré sur l’objectif car il reste encore 3 épreuves à passer le mercredi matin.

L’équipe, provisoirement classée 20^ème, à l’issue de la première journée, va remonter en 16^ème position à la fin de la compétition sur 30 équipes concourant dans la même catégorie ‘’établissements’’.

C’est un résultat très honorable au vu du niveau relevé des grimpeurs et de la difficulté des voies. Il faut savoir que les mêmes voies (et blocs) étaient proposées aux équipes concourant en championnat ‘’excellence’’ (=sport-étude) et qu’elles ont donné du fil à retordre à bon nombre d’entre eux !

La compétition sera clôturée par une remise des DIPLOMES aux juges et coachs validés et certifiés ‘’niveau national’’, nos 2 élèves ayant brillamment réussi le test. Une mention spéciale à notre jeune juge, Romain DOUCET, qui obtient la troisième meilleure note de la session !

La cérémonie des récompenses est introduite par un Père Noël musicien, descendant  du ciel, pour apporter les médailles. Les compétiteurs sur le podium ont la banane et sont très applaudis. Respect pour leur performance!

Toute l’équipe a apprécié l’efficacité de l’organisation, la qualité des voies proposées par les ouvreurs, la disponibilité et l’accueil chaleureux de tous les responsables et bénévoles mobilisés pour l’évènement.

Elle a eu une pensée émue (et beaucoup de sms) pour les camarades perpignanais, aussi méritants, qui n’ont pas eu la chance d’y participer ne serait-ce qu’en tant que juge, le nombre étant limité à 1 juge par équipe.

Il faut noter que ce sont 6 élèves de Terminale, moteurs de l’option, qui vont quitter le lycée à la fin de l’année scolaire et qu’ils ont tous grandement contribué, avec leur professeur Mr Clouet, à la réussite de l’équipe.

Aux élèves actuels de première et de seconde de relever à nouveau le défi en 2025 : c’est à Briançon que se jouera le championnat de France 2025 mais il faudra d’abord gagner le championnat académique car seul le premier est qualifié !

Voici quelques photos, et témoignages de nos compétiteurs :

Alejandro « L’expérience a été très enrichissante et précieuse. L’organisation était excellente et j’ai beaucoup apprécié l’atmosphère compétitive et le soutien apporté à tous les participants. J’espère collaborer à de futurs évènements. Encore une fois, merci beaucoup à Arago »

Joséphine « Le mur était super impressionnant, ce fut une très bonne expérience dans l’ensemble. C’était très bien organisé avec un très bon accueil. Je n’oublierai pas ces 3 jours. »

Romain « Je m’appelle Romain Doucet, je suis en classe de terminale générale BACHIBAC au lycée François Arago et j’ai eu la chance de participer en tant que jeune officiel au championnat de France escalade UNSS. Mon objectif principal durant ces trois jours a été de supporter mon équipe mais également d’essayer de passer la certification d’arbitre national. J’ai donc dû, avant tout m’occuper de la gestion de ces championnats de France. Cela commence par diverses réunions portant sur des points très spécifiques du règlement, une lecture approfondie de celui-ci, un arbitrage qui se doit d’être qualitatif et enfin de nombreux tests et épreuves pratiques comme théoriques concernant mes aptitudes à arbitrer.                          

            Plus précisément, j’ai dû m’adapter à toutes sortes de situations complexes, sur les trois épreuves à savoir le bloc, la vitesse et la difficulté. J’ai pu juger toute sorte d’équipe, en lycée, en excellence ou encore en sport partagé, et adapter mon jugement en fonction d’un règlement bien spécifique notamment pour les sports partagés (composées de deux jeunes en situation de handicap). J’ai donc été présent au cœur de ces championnats de France, été témoin de diverses prestations dans du haut voir très haut niveau. Enfin, mon travail a été, en accord avec la grille d’évaluation, d’attribuer des points aux équipes, de veiller au respect du règlement, et malheureusement, d’intervenir à plusieurs reprises pour veiller au respect de celui-ci et à la sécurité des individus. Il s’agit d’un rôle fastidieux, très long, avec un enjeu énorme, le titre de champion de France, l’erreur était donc à proscrire.

            J’ai subi diverses épreuves pratiques, dans le feu de l’action, afin de certifier mon niveau national, mais également une épreuve théorique, un QCM d’une trentaine de questions, à point négatif, très difficile. Je ne regrette pas d’avoir relu les quelques trente pages du règlement quatre fois! J’ai finalement pu obtenir cette fameuse certification, en sortant avec presque 19/20 de moyenne !

            Humainement parlant, mon rôle de juge était très prenant, j’ai fait partie du groupe « Camille Pouget », composé de deux superviseurs et de 5 jeunes passant tout comme moi la certification. Ce fut durant trois jours, mes compagnons d’aventures, toujours de bonne humeur, animés par une passion commune : l’escalade. J’en garde de beaux moments de rigolade et des contacts partout en France ! Je souhaite mentionner le travail énorme que nous avons tous accompli, sans nous et sans les professeurs, pas de compétition !

            Pour revenir à un avis plus personnel, en tant que grimpeur passionné depuis petit, être observateur de ce spectacle était étrange, moi qui, depuis toujours était dans l’action même de ce spectacle… Néanmoins, j’ai pu en apprendre énormément, sur la gestion d’une compétition selon les équipes, l’aspect mental de ces deux jours de grimpe et la technicité diverse des grimpeurs. J’ai pu également retrouver de nombreuses personnes, rencontrées sur des compétitions hors P.O. Je trouve que le niveau était globalement abordable, ce qui a permis à tout le monde de s’exprimer sur toutes les épreuves. Les voies et les blocs étaient juste incroyables, des prises dignes de compétitions internationales.

            L’équipe d’Arago s’est montrée très performante. Je pense qu’avec une encore meilleure gestion du stress, de l’effort et une expérience accrue, le podium est largement accessible. Le niveau des garçons étant quasiment égal à la catégorie excellence, cela va être leur rôle d’entraîner une équipe mixte, du moins pour celui qui reste l’an prochain.

            La vie «au camp de base» était juste sublime. Nous avions des mobile-home privés, les pieds dans l’océan Atlantique, tous les soirs un buffet à volonté mais surtout une équipe soudée, toujours souriante, motivée,  prête à écouter les conseils que je pouvais leur donner, juste après avoir jugé la voie ou le bloc sur lequel ils passaient!

            Enfin, c’est aussi l’histoire pour ma part de trois ans de travail acharné au sein de l’option escalade, c’est l’aboutissement d’un énorme pari. Celui de prendre BACHIBAC pour rentrer à Arago et faire partie de cette option, coachée par Bruno CLOUET. J’ai pu énormément progresser et poursuivre, de ce fait mes rêves. En effet, j’ai réussi les tests du BTS Gestion et protection de la nature en milieu montagnard option escalade. J’intégrerai ce cursus en savoie…

Un énorme merci à lui, à Madame Dirigoy et tous ceux qui ont participé, de près ou de loin au bien-être et à la renommée de cette option, à la construction d’un nouveau mur magnifique.

Enfin, merci à tous mes compagnons de cordé qui se reconnaîtront, pour leur enthousiasme et leur présence.